En juillet, Ursula von der LEYEN avait réaffirmé la ligne de la précédente mandature sur la fin des ventes de véhicules thermiques neufs en 2035 (cf. Lettre de veille n°211). Cette ligne est axée sur le maintien du règlement de 2023 et l’adoption de textes réglementaires exemptant les véhicules utilisant des carburants synthétiques.
En réponse, l’association européenne des cons-tructeurs automobiles (Acea), présidée par Luca de MEO, a exprimé ses doutes sur la trajectoire de baisse des émissions jusqu’en 2035, avec des objectifs intermédiaires fixés à -15% d’émissions en 2025 par rapport en 2021 puis -55% en 2030. Le Président du groupe Renault réclame ainsi plus de souplesse et un desserrement du calendrier, estimant que 2040 serait plus réaliste pour atteindre l’objectif de 100% de véhicules électriques (ou à carburants synthétiques), compte tenu du ralentissement actuel des ventes des véhicules électriques.
L’ACEA appelle donc à revoir le rythme de la décarbonation, à inscrire les politiques d’aides dans la durée, sans les faire varier chaque année en fonction des budgets, et à ne pas « tout miser » sur l’électromobilité. La « rénovation du parc » constituerait notamment un levier pour accélérer la décarbonation de l’automobile.
De son côté, Transport & Environment invite les constructeurs européens à redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif intermédiaire de 2025 (-15% d’émissions polluantes). Selon une étude récemment publiée par l’ONG, si trois groupes restent loin de cet objectif (Mercedes Benz, Volkswagen et Ford), l’écart est inférieur à 10 gCO2/km pour tous les autres groupes, et inférieur à 5 gCO2/km pour certains d’entre eux, comme Stellantis. Un constructeur, Volvo, aurait même déjà nettement dépassé cette cible.
Les États membres ont, pour l’instant, écarté l’idée d’un plan européen de soutien au développement de l’électromobilité qui serait financé sur le budget de l’Union, comme le proposait la Hongrie (installation de bornes, bonus pour l’acquisition de véhicules électriques), qui assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne au deuxième semestre.