Publié le 16/09/2024

Nommé le 5 septembre, Michel BARNIER travaille à la constitution de son gouvernement qui devrait être présenté dans le courant de la semaine, selon des propos tenus par le nouveau Premier ministre le 11 septembre. Si M. BARNIER se dit ouvert à la nomination de ministres issus de la gauche, ce gouvernement devrait être largement dominé par la droite et les différentes formations du camp présidentiel. 

D’un soutien sans participation, les élus des groupes La Droite républicaine de l’Assemblée nationale et Les Républicains du Sénat sont passés en quelques jours à un soutien explicite avec participation au gouvernement. Ce revirement doit permettre à Michel BARNIER de compter sur les 47 voix du groupe La Droite républicaine de l’Assemblée nationale, qui s’ajoutent aux 33 députés du groupe Horizons et indépendants, qui apportent également leur soutien au nouveau Premier ministre. Malgré les réticences de plusieurs élus MoDem, François BAYROU a pour sa part déclaré que le soutien et la participation du MoDem au nouveau gouvernement étaient « une évidence ». Sorti affaibli du dernier scrutin, le groupe MoDem compte aujourd’hui 36 membres

La principale composante du camp présidentiel, le groupe Ensemble pour la République présidé par Gabriel ATTAL, est la plus mesurée, refusant à la fois « toute situation de blocage » comme « tout soutien inconditionnel ». Ce groupe, le deuxième le plus important de l’hémicycle du Palais-Bourbon, rassemble 97 députés, et son aile gauche ne s’inscrit, pour l’instant, dans un soutien au gouvernement. 

Le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), qui compte désormais 22 députés, a défini ses priorités d’action (décentralisation, pouvoir d’achat, santé et sécurité), sans se prononcer sur un soutien et une participation au gouvernement de Michel BARNIER. 

Les effectifs cumulés de ces différents groupes sont aujourd’hui de 235 membres. Ce nombre est très inférieur aux 289 requis pour une majorité absolue,  d’autant plus que certains députés des formations centristes ne soutiendront pas le gouvernement. Il est également nettement inférieur aux 250 députés de l’ancienne majorité relative du camp présidentiel. 

A gauche de l’hémicycle, les groupes du Nouveau Front Populaire cumulent 193 députés, répartis entre La France insoumise (72 membres), le groupe socialiste (66 membres), le groupe écologiste et social (38 membres) et le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (17 membres). Ces groupes ont d’ores et déjà annoncé une motion de censure à laquelle il manquera près de 100 voix pour être adoptée. 

Dans cette situation, l’attitude du groupe Rassemble-ment national, premier groupe du nouvel hémicycle (126 députés) et de ses alliés du groupe Union des droites pour la République d’Eric CIOTTI (16 membres) déterminera la durée du vie du nouveau gouvernement. Chaque député pouvant signer 3 motions de censure par session parlementaire, le groupe RN pourra en déposer 6 au cours de celle qui va s’ouvrir le 1er octobre, sans compter les possibilités de censure supplémentaires offertes par un éventuel recours au 49-3. 

A ce stade, le groupe présidé par Marine LE PEN réserve son avis sur le gouvernement et attend la déclaration de politique générale dont la date n’est pas encore connue. Lors des journées parlementaires de son groupe le 15 septembre, Mme LE PEN a toutefois indiqué qu’elle souhaitait que cette mandature soit « la plus brève possible ».