Publié le 01/07/2024

Une nouvelle métropole, celle de Grenoble, vient d’annoncer qu’elle assouplissait la mise en oeuvre de sa zone à faibles émissions. Grenoble Alpes Métropole reporte ainsi de juillet 2025 à juillet 2028 l’interdiction des VUL et poids lourds classés Crit’air 2. La collectivité prend acte du fait que « 92% des véhicules utilitaires légers et 95% des poids-lourds sont Crit’Air 2 ou au-delà », tout en affirmant que « la ZFE utilitaires et poids-lourds a [déjà] fortement contribué à l’amélioration de la qualité de l’air sur [son] territoire » par l’interdiction des véhicules Crit’air 3, 4 et 5. 

En mars 2024, le Gouvernement avait considérablement restreint la portée des ZFE-m, en limitant à Paris et à Lyon, « territoires effectifs ZFE », le caractère obligatoire de leur mise en oeuvre. Les 41 autres agglomérations de plus de 150 000 habitants sont depuis lors considérés comme des « territoires de vigilance », dans lesquels les métropoles ne sont plus tenues par un calendrier d’interdiction de circulation des différentes catégories de véhicules, mais peuvent le faire sur une base volontaire. 

Dès la mi-janvier 2024, la Métropole de Rouen avait demandé à être considérée comme « territoire de vigilance » au regard de l’amélioration de la qualité de l’air constatée, c’est-à-dire à être exemptée de la mise en oeuvre obligatoire de l’interdiction des véhicules Crit’air 3 en 2025. La métropole avait anticipé l’interdiction des Crit’air 4 et 5, ainsi que des non classés, dès le 1er septembre 2022. 

Deux semaines plus tard, la Présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence annonçait qu’elle ne mettrait pas en oeuvre l’interdiction des Crit’air 3 en 2025, qui aurait impacté plus de 300 000 véhicules de ménages « parmi les plus défavorisés ». 

Seule Strasbourg a pour l’instant suivi une voie opposée, en maintenant son calendrier bien qu’elle n’y soit plus tenue : les véhicules Crit’air 2 doivent ainsi y être interdits en 2028. Attaqué par le Medef Alsace et la FNTR, l’arrêté de la Métropole, la Métropole a validé par le Tribunal administratif de Strasbourg début mai, qui a rappelé que la loi n’interdit pas aux métropoles d’aller « au-delà » de la réglementation en vigueur sur les ZFE.