Publié le 15/10/2024

Lors de sa séance plénière du 8 octobre, un débat s’est tenu au Parlement européen sur la crise de l’industrie automobile et les fermetures potentielles d’usines sur le continent. Plus d’une centaine de députés européens se sont exprimés, le sort du règlement sur les émissions polluantes et la fin des véhicules thermiques en 2035 étant au coeur des interventions. Alors que la gauche et une partie de Renew (centre) défendent le « Green Deal » et ce règlement, en plaidant pour des mesures d’accompagnement de l’industrie automobile, la droite et l’extrême-droite souhaitent sa révision, avec des approches différentes. Le coordinateur du PPE plaide pour la suppression pure et simple de l’interdiction des véhicules thermiques en 2035, au profit d’un principe de « neutralité technologique », tandis que d’autres orateurs s’interrogent sur le calendrier ou demandent la réintégration des hybrides. 

En réponse, la Commission européenne s’est engagée à préparer un plan d’action pour l’industrie automobile, cette mission étant dévolue au commissaire chargé des transports Apóstolos TZITZIKOSTAS, s’il est confirmé à ce poste dans les prochaines semaines. Pour l’instant, l’exécutif européen, qui dispose du monopole de l’initiative législative, n’entend pas proposer de texte pour revenir sur les normes qu’il a fixées sur les émissions polluantes et la montée en puissance du véhicule électrique. Toutefois, la pression pourrait se faire plus forte au cours des prochaines semaines, alors que la droite et l’extrême-droite sont majoritaires dans le nouvel hémicycle. Un courrier à la Présidente de la Commission européenne initié par les groupes de la droite de l’hémicycle a été signé une centaine d’élus, dont des députés PPE et même centristes. 

Dans le même temps, plusieurs constructeurs automobiles appellent la Commission à devancer la clause de revoyure des normes, prévue en 2026, afin de les examiner dès 2025. Renault plaide ainsi pour décaler à 2027 le seuil de 15% de véhicules électriques vendus, qui devrait en principe s’imposer l’an prochain. 

A Paris, lors de l’ouverture du Mondial de l’Automobile, la Plate-forme automobile a fait écho à ces demandes et appelé l’exécutif européen à prendre des mesures d’appui rapides à la filière, alertant sur le coup d’arrêt au développement du véhicule électrique constaté à l’échelle européenne depuis plusieurs mois.