Avec respectivement 27,8 % et 23,1% des voix, Emmanuel MACRON et Marine LE PEN se sont qualifiés pour le deuxième tour de l’élection présidentielle. Ni l’un ni l’autre n’ont élaboré de véritable programme pour les transports, mais ont égrené des propositions dans d’autres livrets thématiques, des interviews ou des réponses à des questionnaires.
Après avoir mis suspendu plusieurs grands projets d’infrastructures en arrivant au pouvoir en 2017, le Président sortant achève son mandat avec la relance de plusieurs Lignes à Grande Vitesse (LGV) telles que Montpellier-Perpignan et Bordeaux-Toulouse. Il a également annoncé, en cas de réélection, vouloir investir 5,4 Mds€ par an dans les transports. Cette enveloppe serait notamment allouée au développement du ferroviaire (modernisation et développement du réseau, trains légers et hydrogène, lignes du quotidien, LGV, fret, trains de nuit), à l’installation de 500 000 bornes de recharge publiques d’ici 2027, au rétrofit et aux aides à l’acquisition de véhicules propres.
Sur ce dernier point, le candidat d’En Marche prévoit des bonus, primes, prêts à taux zéro ou encore un programme de leasing qui permettrait aux ménages modestes et aux personnes qui roulent beaucoup d’accéder à ces véhicules pour moins de 100 euros par mois.
M. MACRON souhaite également la mise en place d’« une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100% française.» Par ailleurs, son plan France 2030 fixe comme objectif la production de deux millions de voitures électriques et hybrides d’ici 2030 et la création de trois gigafactories de batteries.
Quant à Marine LE PEN, une grande partie des mesures qu’elle propose pour les transports visent à augmenter le pouvoir d’achat et à mettre un terme à « l’écologie punitive ».
La candidate propose ainsi la renationalisation des autoroutes, afin de réduire de 15% les tarifs des péages. La candidate RN souhaite également la gratuité des transports ferroviaires aux heures creuses pour les 18 à 25 ans et la baisse de la TVA à 5,5% sur les produits énergétiques, dont notamment les carburants (contre 20% actuellement). Tout comme son ancien concurrent Éric ZEMMOUR, la députée RN a pris position contre les ZFE et veut rétablir la limitation de vitesse à 90 km/h sur les nationales partout en France.
Favorable au développement de l’énergie nucléaire, Mme LE PEN propose la mise en chantier de réacteurs de quatrième génération et de micro-centrales. Celles-ci permettraient notamment de « répondre aux besoins des véhicules électriques tout en réalisant des économies ». Cependant, la candidate a expliqué dans sa réponse au questionnaire du think-tank TDIE qu’elle favorisera les motorisations à hydrogène, les biocarburants et les hybrides plutôt que les véhicules 100% électriques.
Enfin, la finaliste de l’élection présidentielle s’est également exprimée sur le sujet du transfert des compétences de voirie et stationnement aux AOM intercommunales, estimant que la complexification des compétences nuit avant tout aux exécutifs municipaux et que des mutualisations sur la base d’accords volontaires entre collectivités seraient préférables.