L’Assemblée nationale résultant des législatives des 12 et 19 juin derniers s’installe dans une situation inédite : les trois groupes de la majorité (Renaissance, MoDem, Horizons) totalisent 250 sièges, soit un écart de 39 sièges avec la majorité absolue. Par ailleurs, pas moins de 10 groupes politiques ont été constitués, ce qui constitue un record.
Dans le détail, 172 députés Renaissance, 48 députés MoDem, 30 députés Horizons et le dissident LRM Jean-Charles LARSONNEUR forment la majorité présidentielle. L’affaiblissement du groupe principal par rapport à la précédente législature se conjugue au renforcement de ses partenaires (le MoDem gagne un siège, Horizons fait son apparition et est sensiblement plus nombreux que l’ex-groupe Agir qui comptait 23 sièges).
Dans l’opposition, le Rassemblement national constitue le premier groupe d’opposition avec 89 députés (et une députée apparentée), suivi des 62 élus Les Républicains.
A gauche, l’intergroupe parlementaire formé par la coalition électorale Nupes affiche 151 députés répartis en 4 groupes : La France insoumise (75 sièges), les Socialistes et apparentés (31 députés), les 23 Écologistes et 22 élus du groupe Gauche démocrate et républicaine (communistes notamment).
Dans ce contexte de grande fragmentation de la représentation nationale, le Gouvernement exclut officiellement les « débauchages individuels » et entend plutôt mener des discussions texte par texte auprès des groupes politiques.
Il compte notamment s’appuyer deux forces d’appoint : les 16 députés du nouveau groupe de centre-droit « Libertés, indépendants, outre-mer et territoires » (LIOT), qui revendiquent une opposition « responsable », et six socialistes dissidents élus hors Nupes et qui espèrent former bientôt un groupe socialiste, radical et de centre-gauche (ce qui suppose toutefois d’atteindre un effectif de 15 députés).
La somme de ces élus, dont le soutien aux projets gouvernementaux est loin d’être acquis, ne sera cependant pas suffisant, ce qui conduira le Gouvernement à rechercher souvent des majorités de circonstance sur ses projets de loi.