Le vote sur la fin des véhicules thermiques neufs en 2035, qui devait avoir lieu le 7 mars, a été reporté sine die.
Alors qu’un accord politique avait été obtenu sur l’ensemble du paquet climat sous présidence française en 2022, ce coup de théâtre est dû aux dissensions entre les composantes de la coalition gouvernementale allemande (sociaux-démocra-tes, verts et libéraux).
Berlin n’est plus en mesure de parler d’une seule voix, alors que les libéraux du FDP réclament des garanties sur l’autorisation de moteurs thermiques fonctionnant avec des carburants synthétiques. Cette demande est désormais posée comme condition à un « feu vert » de la Chancellerie au vote du texte sur la fin des ventes en 2035 pour tous les autres véhicules thermiques.
Les autorités européennes redoutent désormais un effet « domino », car ce blocage de dernière minute a réveillé les critiques de plusieurs États-membres envers le tout-électrique. L’Italie, la Pologne, l’Autriche ont ainsi participé le 13 mars avec l’Allemagne à une réunion organisée par la République tchèque et dont l’ordre du jour (la norme Euro 7) a été bousculé par l’actualité. La Roumanie, la Bulgarie ou la Hongrie sont également tentées par un vote contre ou l’abstention.
Or, l’adoption définitive de l’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs en 2035 nécessite un vote des États-membres à la majorité qualifiée : au moins 55% des États représentant au moins 65% de la population. Cette condition, présentée comme une formalité il y a encore quelques semaines, semble désormais difficile à satisfaire.
Par la voix de Bruno LE MAIRE, le Gouvernement français a fait savoir qu’il maintenait sa position en faveur de l’interdiction en 2035 afin de « garder notre cohérence climatique et que la France soit en tête » de ce combat.